« Qui va nous empêcher de rêver fort samedi ? Personne ! » affirme Galthié avant de défier l’Irlande
Le sélectionneur du XV de France Fabien Galthié était en conférence de presse ce jeudi, à deux jours d’affronter l’Irlande à Dublin (samedi, 15h15) pour le deuxième match du VI Nations. Face à la première nation mondiale et dans un stade Aviva comble, les Bleus doivent ajouter une quinzième victoire consécutive à leur série en cours.
Vous alignez la même équipe en Irlande que celle qui a déclenché contre l’Italie, pourquoi ce choix de la stabilité ?
La performance d’abord : avec une victoire avec bonus offensif, les objectifs sont atteints. La cohérence aussi, puisque cela fait trois semaines que nous travaillons avec ce XV de départ. C’est aussi l’expérience collective à l’entraînement, la recherche de l’homogénéité. A notre niveau, nous avons peu de temps, donc il est important de trouver une structure stratégique et tactique cohérente. Et puis la confiance bien sûr que nous avons en ce groupe de joueurs, qui depuis trois ans avancent ensemble. Il n’y a pas de surprise dans ce quinze, pas de surprise non plus dans le groupe de finisseurs. Cela nous semble être notre meilleure équipe de France aujourd’hui.
Il y a tout de même deux changements sur la feuille de match, que peuvent apporter François Cros et Baptiste Couilloud ?
L’expérience collective bien sûr. François Cros revient de blessure mais il était du Grand Chelem sur le Tournoi 2022 et de la tournée réussie précédemment. C’est un joueur qui a une grande connaissance de l’équipe, du niveau international, il est très important pour nous et nous donne des options pour être dans le match quoi qu’il arrive jusqu’à la fin. Baptiste Couilloud a aussi un vécu important avec nous depuis les premiers rassemblements, sa forme et son potentiel. Bien sûr, j’ai une pensée pour les deux joueurs qui sortent sans avoir joué, Thomas Lavault et Nolann Le Garrec, qui ont été excellents avec nous, qui n’ont pas perdu de temps. C’est comme ça qu’on construit et qu’on arrive à avoir une équipe qui reste performante.
Quel a été le fil conducteur de cette semaine à Rome, la discipline probablement ?
Bien sur. C’était une semaine courte, en fait il n’y a pas de coupure depuis Capbreton. Sur notre vision et notre cohérence sur ces trois semaines. On est resté à Rome pour avoir un jour de voyage en moins. Lundi, il y a eu de la récupération, pour décompresser avant de se projeter mentalement sur ce rendez-vous qui est notre pic de l’année pour le moment. Puis il ya eu un jour de régénération, de travail sur la stratégie, la tactique. Et puis hier, un jour sur la partie sensorielle, notamment la mise en pratique de l’entraînement. Sur ces deux jours, il ya eu un débrief du match contre l’Italie, intéressant pour nous puisqu’on avait avant ce match un niveau de performance excellent par rapport à la discipline, nous étions la deuxième meilleure équipe au monde derrière l’Italie sur ce point. On a multiplié par deux le nombre de pénalités par rapport à notre moyenne. L’an dernier face à l’Irlande, nous n’avions été pénalisés que sept fois ! Donc il fallait comprendre ce qu’il s’est passé, et pourquoi on a été en difficulté dans ce domaine-là. C’est un domaine qu’on avait déjà travaillé de manière prioritaire à Capbreton pendant trois jours. Par expérience, si on prend nos premiers matchs de rassemblement, on est toujours autour de 15-17 fautes, et puis après le deuxième match on divise par deux et on reste sur cette moyenne autour de 9 pénalités par match. Donc sans s’affoler, on a travaillé sur ce point d’amélioration, qui n’est pas un point parce que faible que c’est un point fort chez nous la discipline.
A propos de votre homologue Andy Farrell, commentez-il transformé le jeu irlandais ?
D’abord, l’Irlande aujourd’hui est l’équipe classée numéro 1 au monde depuis cet été. Et pour cela, il faut enchaîner les performances, même quatorze victoires consécutives ne te donnent pas la première place mondiale. Andy Farrell a pris la suite de Joe Schmidt, qui avait déjà fait de l’Irlande une grande nation du rugby mondial, et il a su s’appuyer sur les forces de l’Irlande, un jeu offensif millimétré signé Leinster, signé Johnny Sexton . Quand vous voyez jouer le Leinster, vous voyez jouer l’équipe nationale d’Irlande. Il y a neuf joueurs du Leinster dans le XV de départ. Il y a cette patte offensive qui est reconnue comme quelque chose de remarquable. Ils ont d’autres atouts : des joueurs merveilleux, talentueux, et un réservoir qu’ils arrivent à alimenter de manière régulière. C’est remarquable, magnifique, on ne peut que les féliciter et être admiratif.
On peut dire que ce match est dans la lignée de votre premier match contre l’Angleterre en 2020, la Nouvelle-Zélande en 2021, les champions du monde sud-africains l’année dernière ?
Quand on joue l’Angleterre, lors du match d’ouverture des VI Nations 2020, ils sont numéros 2 mondiaux, et nous autour de la dixième place à ce moment-là. Chaque match du Tournoi des VI Nations est en fait une finale qui permet en fait de te préparer pour le dernier match qui sera vraiment une finale. Celui-là, c’est une finale avec un adversaire qui est un des plus beaux que l’on ait affronté. L’Irlande, c’est quand même notre quatrième rencontre en trente-deux matchs. On les connait, ils nous connaissent.
C’est aussi une ambiance que les joueurs vont affronter samedi à l’Aviva Stadium, sont-ils prêts à cela ?
On n’a pas encore joué à l’Aviva Stadium dans ces conditions-là, dans un stade plein. Je dis souvent aux joueurs : « bienvenue dans le sublime, le magnifique, qui veut échanger sa place ? » Il n’y a pas beaucoup de joueurs qui lèvent le doigt… C’est ce qui donne le sens à une partie de notre engagement : être là ensemble, faire corps, défendre et attaquer une position, être ambitieux. Qui va nous empêcher d’être ambitieux, de rêver fort samedi ? Personne. Le public irlandais va nous accompagner parce que c’est une chance de jouer dans cette ambiance-là. Le public irlandais ne sera pas sur le terrain, il ne va pas plaquer. Ce sera quinze hommes contre quinze autres.