Avec la pièce « Femmes en colère », le viol, la justice et la vengeance portées sur les planches



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Parler du viol n’est jamais choisi simple mais la pièce « Femmes en colère » le fait avec justesse et sans pathos. En Espagne, la loi dite « Seul un oui est un oui », qui a inscrit le consentement explicite dans le code pénal, s’est retournée contre les victimes qu’elle est censée protéger. Enfin, le monde de la voile a été pris dans la tempête médiatique de l’affaire Clarisse Crémer. Après la naissance de sa fille, la navigatrice française a été exclue du prochain Vendée Globe.

Le viol est un sujet violent et intime, qui touche au corps, à l’esprit et à la chose publique, par sa judiciarisation et sa place dans les médias. En écrivant « Femmes en colère », Mathieu Menegaux s’est attaqué avec subtilité à un sujet épineux. Désormais adapté au théâtre, le texte provoque le débat. Qu’a fait Mathilde Collignon, la femme qui a fait l’objet des débats d’un jury populaire ? Est-elle coupable, de quoi, et quelle peine mérite-t-elle ? On comprend, au fur et à mesure des débats entre les jurés et des confidences de l’accusée, qu’elle a été violée et s’est fait justice elle-même.

Lisa Martino, qui incarne cette femme victime et vengeresse, se confie à « ActuElles » sur ce rôle, révèle pourquoi son personnage explique n’être « pas une victime honorable », pourquoi elle n’a pas eu le « bon » viol. L’actrice nous parle aussi des réactions du public, des femmes qui, après la représentation, se confient parfois à elle, et nous raconte pourquoi elle les appelle des « samouraïs ». Un texte et une interprétation pleins de puissance, mais en douceur, et avec, aussi, une dose d’humour cathartique.

« Seul un oui est un oui » fait un flop

L’Espagne a été adoptée en octobre dernier la loi dite « Solo sí es sí », qui a inscrit le consentement explicite dans le code pénal. Cette mesure, destinée à mieux protéger les personnes victimes de violences sexuelles, s’est en fait retournée contre elles. L’objectif du texte était de protéger les personnes qui, parfois appliquaient de tétanie lors d’une viole, n’ont pas pu clairement dire « non », et de considérer que si elles n’ont pas prouvé donné leur accord, c’ est qu’elles n’étaient pas consentantes.

Sur le papier, il s’agit d’un progrès indéniable. Mais en fusionnant en quelque sorte les crimes de viol et les délits d’abus sexuel, c’est la peine la plus légère qui s’applique pour les accusés. Dans les faits, l’application du texte s’est traduite par 250 réductions de peine et plus de 50 libérations anticipées. Céline Schmitt et Héloïse Lévêque ont enquêté.

Maternité et voile, un combo qui fait des vagues

Clarisse Crémer est une navigatrice reconnue. Femme la plus rapide de la dernière édition du Vendée Globe, qu’elle a fini en 12e position, elle devait repartir avec son bateau Banque populaire à l’assaut des océans de la planète en 2024. Mais en novembre, la sportive est devenue mère. Sa grossesse l’empêche d’accumuler un maximum de milles nautiques, l’une des conditions qui permettent de départager les candidats au départ.

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Par peur qu’elle ne soit pas retenue, Banque populaire a annoncé à la navigatrice ne pas vouloir s’engager avec elle pour cette édition. Sur les réseaux sociaux, Clarisse Crémer accuse son fils parrain de la lâcher pour cause de maternité. De son côté, la Banque populaire rejette la responsabilité sur la direction de la course, qui a changé le règlement récemment et se dit « désolée » pour la navigatrice. « Aujourd’hui, force est de constater que les règles choisies par le Vendée Globe interdisent à une femme d’avoir un enfant », déplore-t-elle.



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